Alors que la Ministre de l’Enseignement présentera cette semaine au Gouvernement son avant-projet de décret concernant le cours de citoyenneté, le Comité des Élèves Francophones (CEF) souhaite attirer l’attention de tous les acteurs sur l’importance de ne pas bricoler un cours de citoyenneté fourre-tout mais bien d’aller au bout du processus amorcé.

Pour le Comité des Élèves Francophones, le cours de citoyenneté devra surtout permettre aux élèves de comprendre l’actualité politique, économique et sociale, d’appréhender le monde dans lequel ils vivent, de connaître leurs droits, d’acquérir des outils d’ouverture sur le monde, de développer leur esprit critique et de débattre.

Logan Verhoeven, Président du CEF, précise : « la citoyenneté à l’école ne doit pas être cantonnée à un seul cours de 30 petites périodes par an ! Elle doit pouvoir s’exercer tout le temps : pendant le cours de citoyenneté, pendant les autres cours et en-dehors des cours. C’est à l’intérieur de chaque cours que le processus réflexif et citoyen doit être construit. Il est donc indispensable d’être cohérent avec ce qu’on promeut. ». En parallèle à l’instauration d’un cours de citoyenneté, il faudra, d’une part, renforcer les processus démocratiques et les modalités de participation des élèves aux décisions qui les concernent au sein de l’école et, d’autre part, aménager des espaces de débat et de questionnement pendant les autres cours. En effet comment former au mieux des citoyens qu’en les intégrant pleinement aux processus démocratiques de l’école et en mettant en pratique dans tous les cours les processus réflexifs et de débat qui auront été enseignés pendant le cours de citoyenneté?

Au niveau du contenu et des modalités de ce cours, il nous semble également qu’après le « cours de rien », on ne devra surtout pas en faire un « cours de n’importe quoi qui serait donné n’importe quand ». Il faut garantir l’accès à un cours de citoyenneté digne de ce nom à tous les élèves, quelle que soit l’école ou la filière dans laquelle ils étudient. Des balises devront aussi être mises en place quant à la formation des professeurs et à l’appel à des intervenants extérieurs. Pas question, pour le CEF, que l’école soit autorisée à faire appel à la police pour parler de l’impact des drogues sur la santé, à Monsanto pour parler d’alimentation saine ou à des mouvements pro-vie pour parler des relations affectives et sexuelles…

Enfin, sur l’agenda, le CEF demande que le processus participatif prévu pour la mise à place de ce cours inclue également les élèves. Que ce soit via la consultation du CEF mais également, au sein de chaque école, via le questionnaire qui sera envoyé début juin à l’ensemble des conseils de participation. Rappelons qu’aujourd’hui déjà, des processus citoyens incluant les élèves existent au sein des écoles. Il serait dommage de passer à côté pour un sujet si important…

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